Les types Pétain en France - Type Bersier - Page précédente : Bersier 3f orange. 1f50 + 50 SN bleu Page suivante : Bouguenec 5f vert.

Le timbre


Le timbre 🔎

Non dentelé

Épreuve de luxe


Historique

Pour l'historique de cette surcharge, et du "non émis" présenté plus bas, je ferai miennes les explications données pat Mick Bister et publiées dans le volume 60, n° 1 et 2 de mars et juin 2010, du "Journal of the France & Colonies Philatélic Society".

Cette histoire aurait commencé par un courrier envoyé par M. Brassier, receveur des postes à Lannion, au Ministre des Communications, le 1er mai 1942.
Courrier que le brave receveur commence ainsi "La vente des Bons de solidarité par les guichets postaux, m'incite à vous donner mon impression, non comme receveur, mais comme un modeste français admirateur de notre grand Maréchal et de son oeuvre magnifique du Secours National."
Et notre receveur explique au Ministre qu'il serait, selon lui, possible de mettre des surcharges sur les timbres à l'effigie du Maréchal et que cela pourrait rapporter plus que la vente des Bons de Solidarité !

La lettre arrive sur le bureau du secrétaire d'état le 5 mai. Dans sa réponse, celui-ci lui fait remarquer qu'il existe déjà, à ce moment là, une série de timbres "Blasons" dont chaque timbre est revêtu d'une surtaxe au profit du Secours National, et qu'une autre série est déjà en préparation. Le projet de M. Brassier est rejeté, mais celui-ci est remercié pour ses sentiments patriotiques.

Cependant, un memo interne, daté du 22 juin 1942 et signé par le Secrétaire Général des P.T.T., Vincent di Pace, révèle qu'en réalité, toutes les propositions de M. Brassier, n'ont pas été balayées. Le memo suggère qu'une des idées du receveur, l'emission d'un timbre de faible valeur avec une surcharge modeste pourrait être réalisée.

Un chapitre de ce memo pourrait bien être le début de la réalisation de ce timbre surchargé : "Une solution moyenne consisterait à réaliser une émission spéciale à tirage non limité en imprimant sur le timbre-poste de 1 F. 50 du type actuel, qui est à l'effigie du Maréchal, et qui correspond au tarif de la lettre, une surtaxe de 20 centimes seulement;..."

☛ Photo Musée de la Poste fournies par Mick Bister.

L'idée semble avoir été acceptée, mais avec une surtaxe augmentée à 50c., puisque de nombreux essais furent réalisés.
Ces essais consistent en un certain nombre d'épreuves de luxe, pour lesquelles on essaya plusieurs couleur pour le timbre ainsi que différents caractères, disposés dans différents emplacements et en 3 couleurs différentes pour la surcharge. On ne sait pas exactement combien il y eût d'essais différents, mais on peut penser qu'il n'existe qu'une épreuve de chacune des combinaisons de ces 3 éléments.

Voici quelques exemples de ces essais de surcharges, avec pour chacun, le numéro de couleur utilisé pour et timbre (T) et pour la surcharge (S).


Sur rose.



T. 644 / S. 605

T. 717 / S. 605

T. 434 / S. 605


T. 712 / S. 419

T. 503 / S. 605

T. 444 / S. 605


T. 323 / S. 605

T. ??? / S. 605

T. 714 / S. 605


T. 712 / S. 605

T. 444 / S. 605

T. 125 / S. 605


T. 303 / S. 419

T. 325 / S. 605

T. 521 / S. 101


T. 117 / S. 605

T. 712 / S. 101

T. 117 / S. 419


T. 521 / S. 605

T. 303 / S. 101

T. 444 / S. 605

Après comparaison entre les diverses épreuves, il fut décidé de faire le timbre bleu (117) et la surcharge rouge (419). Le bon à tirer fut signé le 31 juillet 1942.


Le Bon à Tirer 🔎

☛ Photo Musée de la Poste fournies par Mick Bister.

Mais après réflexion, il fut décidé d'opter pour des chiffres "50" plus gros et plus lisibles.

L'épreuve de ce nouveau choix fut ajoutée au Bon à Tirer par dessus le choix précédent.


Le Bon à Tirer 🔎

☛ Photo Musée de la Poste fournies par Mick Bister.

Puis confirmé par ce "duplicata du Bon à Tirer".


Duplicata du Bon à Tirer 🔎

☛ Photo Musée de la Poste fournies par Mick Bister.

Il n'y eut plus de changement, et le timbre fût finalement imprimé du 12 au 18 août et le 26 août 1942, sur la presse 17. Le tirage est de 5.100.000.

Après l'impression de ces timbres, le galvano V+W sera transporté sur la presse 6, pour continuer, à partir du 14 septembre, l'impression du 1f50 brun courant.


"Non Émis"ou simple test ?

Un des mystères de cette émission, c'est la présence sur le marché de timbres bruns avec une surcharge noire.

Si j'ai écrit, en titre, "Non émis" entre guillemets, c'est que ce n'est pas l'avis de Mick, dont, une fois de plus, je partage l'analyse !
Une hypothèse largement répandue serait que le premier projet avait consisté à surcharger en noir le 1F.50 brun, mais que, par crainte des faussaires on abandonna ce projet, et que l'on avait finalement opté pour un timbre bleu avec surcharge rouge.
Mais il y a, dans cette analyse quelque chose qui ne colle pas ! En effet, comme on l'a vu plus haut, après les divers essais de surcharge, un bon à tirer, validant le choix rouge sur bleu, est signé le 31 juillet 1942. Or, comme on peut le vérifier sur l'un des rares coin datés de ce timbre, la surcharge noire a été appliquée sur les timbres brun le 10 août 1942.

L'examen de ce bloc, coin daté, montre que l'impression en a été faite avec le galvano (V+W), qui sera, à peine 2 jours plus tard comme on l'a vu plus haut, utilisé pour le tlmbre rouge sur bleu.
Il est difficile de croire que, le bon à tirer ayant été signé 10 jours plus tôt, avec timbre rouge sur bleu, on ait finalement décidé de le faire en noir sur brun, avant de lancer, deux jours plus tard, l'impression définitive !

Mais si on abandone l'hypothèse d'une "peur des faussaires" qui ne serait venue qu'après l'impression de quelques planches noir sur brun, comment expliquer l'existence de ces timbres ?

Peut-être ne s'agit-il que d'un essai d'impression.
On sait que des feuilles de surcharges en noir ont été imprimées sur bristol pour vérifier plus facilement l'état de celle-ci.


Essai de surcharge sur bristol.

☛ Cette pièce est (ou a été) proposée chez Cérès.

Il n'est pas impossible, qu'après avoir testé l'impression de la surcharge seule sur des feuilles neutres, on ait voulu vérifier le cadrage de cette surcharge par rapport au timbre. Le plus simple étant d'utiliser le brun, couleur utilisée au même moment sur d'autres presses pour l'impression des timbres 1f50 courants, et de garder la même encre noire pour la surcharge, pour mieux voir d'éventuels défauts d'allignement.
D'autant plus que ce timbre a été imprimé sur la presse 17 qui permettait d'imprimer plusieurs couleurs en simultané. Son réglage devait être plus délicat, et nécessiter plus d'essais de cadrage.

Il est évident, quand on regarde les deux timbres, que la surcharge apparaît plus nettement en noir sur brun, qu'en rouge sur bleu. Il en va donc de même pour d'éventuels défauts.

Surcharge rouge.

La surcharge rouge sur brun est-elle un autre essai ? Il n'y aurait, d'après le catalogue Maury que 3 exemplaires connus !


1f50 bleu sans surcharge.

C'est là le deuxième mystère : On ne sait pas si le 1F.50 bleu, sans surcharge, dentelé ou non, est une variété "sans surcharge" de ce timbre, ou un essai de couleur (ou une erreur) du 1F.50 brun (cette 2ème hypothèse aurait la préférence des experts). Les 552b et 552c ne sont, d'ailleurs, pas de la même teinte que le N° 552 adopté


N° 552b bloc de 4

N° 552c N.D


Interessante combinaison sur lettre montrant la différence de couleur entre le N° 552 et le N° 552b




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